Sortie en salle le 14 janvier 2015

Cheryl Strayed est au bout du rouleau. Depuis la mort de sa mère, un drame dont elle n'arrive pas à se remettre, elle a divorcé mais est toujours proche son mari (et réciproquement) et est devenue accroc à plusieurs addictions. Pour essayer de se retrouver, de réfléchir à son passé, à son futur, elle décide de faire à pied une longue randonnée en solitaire de 1.700 km dans l'Ouest des Etats-Unis. Elle n'a ni l'expérience de la marche, ni une condition physique extraordinaire mais a dans ses bagages une volonté qui l'amènera jusqu'au bout de son périple. Au départ, avec un sac à dos bien trop chargé et un objectif encore pas très au point dans sa tête, elle souffre tant physiquement que moralement. Mais au fil des kilomètres, des jours, des rencontres, son physique va peu à peu s'adapter et son mental va croire à l'impossible. Cheryl traverse des coins magnifiques et déserts. C'est grâce à la solitude et à la beauté des paysages, couplés avec ses souvenirs, bons et moins bons qu'elle va forger son mental. Ce périple va permettre à Cheryl d'être plus forte et d'être moins dans les regrets. Une grande randonnée pour aller au-delà d'elle-même et surtout pour s'accepter tel qu'elle est.

Ce film est souvent comparé à "Into the wild" mais est très différent dans les principaux objectifs des deux protagonistes. Dans "Into the wild" de Sean Penn, le principal personnage sort de la fac et part avec le minimum vital dans un coin désertique des Etats-Unis afin de fuir la société de consommation (d'après ce que je m'en souviens) tandis que Cheryl fuit plutôt son passé et souhaite se retrouver durant cette longue marche. Cheryl a vécu des moments très douloureux avec un père alcoolique et violent, une mère adorée qui meurt d'un cancer lorsqu'elle a une vingtaine d'année. Il ne lui reste plus que son jeune frère et son ex-mari avec lequel elle entretient une relation difficile. Le film nous amène dans la notion de surpassement pour aller au-delà de soi-même afin de croire en ses capacités.  Il ne s'agit pas d'exploit sportif, non mais d'exploit pour elle-même et elle seule. Cheryl mettra des mois et des mois à effectuer ce long parcours, rencontrant de temps en temps sur son parcours d'autres marcheurs.

"Wild" est très centré sur les émotions des un-e-s et des autres : la tragédie de Cheryl et son frère lors du verdict médical de sa mère puis sa mort qui interviendra un mois après, sont des scènes d'une extrême dureté émotionnelle et aussi la mort de leur cheval, la relation difficile entre Cheryl et son (ex)mari, la violence du père mais des moments très beaux comme la complicité entre la mère et ses deux enfants, les paysages magnifiques sur la route de Cheryl, sa volonté, ses craintes, ses espoirs, son envie de continuer coûte que coûte, sa façon d'analyser ses errances.

Un voyage à pied initiatique qui montre que le corps humain est une sacrée "machine" qui peut aller très loin lorsque le mental suit, le surpassement pour se sentir mieux, se retrouver et non un exploit pour un exploit, tel est le letmotiv de ce film qui est fort réussi. La qualité du film vient aussi de la bande originale très présente lors du film, avec de nombreux groupes qui ont bercé notre jeunesse ! Un peu comme si Cheryl s'aidait de la musique présente dans sa tête pour avancer et se motiver.

Le film est tiré du roman autobiographique éponyme de Cheryl Strayed. Dans le générique de fin, on voit des photos de son périple. Tant pis pour celles et ceux qui n'assistent jamais aux génériques de fin, na !

Reese Witherspoon dans le rôle de Cheryl Strayed est époustouflante, malgré une trentaine de films à son actif, c'est la première fois que je la vois derrière un écran. Elle a également produit le film à succès "Gone girl" sorti au cinéma en 2014.

Avec Reese Witherspoon, Gaby Hoffmann, Laura Dern, Michiel Huisman, Charles Baker, etc.

Bande annonce :