• Mes souliers rouges - documentaire de Sara Rastegar (2013)

    Mes souliers rouges - documentaire de Sara Rastegar (2013)"Mes souliers rouges" a été projeté dans le cadre de la quinzième édition "Le mois du film documentaire" à la médiathèque de Villejuif (94) qui a organisé la projection de 3 films documentaires durant le mois de novembre. Le thème choisi était le cinéma iranien en exil. Après "Iranien" de Mehran Tamadon, "L'escale" de Kaveh Bakhtiari, le troisième choix de la médiathèque s'était porté sur "Mes souliers rouges" de Sara Rastegar.

    Sara Rastegar, 31 ans, a réalisé avant "Mes souliers rouges" deux films documentaires : "L'ami" sorti en 2005 et "Sept femmes" en 2008. "Mes souliers rouges" a reçu un prix au festival international du film de Dubaï. Sara Rastegar a vécu les premières années de sa vie en Iran. Persécuté-e-s à cause de leurs idées et engagement politiques, ses parents (et Sara) ont fui le régime iranien en s'exilant à Nantes.

    "En 1979, Fariba et Kaveh, les parents de la réalisatrice, ont participé à la révolution en Iran dans le but de renverser le régime totalitaire du Shah. Dès leur adolescence, ils ont fait partie des révolutionnaires qui s'engagèrent pour des idées communistes. À l’issue de cette lutte, après avoir été emprisonnés, après avoir perdu des amis, ils ont fini par quitter leur pays.

    C'est d'ici, dans la France d’aujourd'hui où ils sont installés etMes souliers rouges - documentaire de Sara Rastegar (2013) exercent leur métier d’architecte, que ce film va questionner l'histoire de leur engagement, celui pour lequel ils étaient prêts à mourir. C'est au sein de leur vie quotidienne, aujourd’hui paisible, que Sara Rastegar mène avec eux une réflexion sur leur combat politique, en instaurant un dialogue entre leur vision de l’époque révolutionnaire et leur vie actuelle avec leurs deux autres filles, âgées de 14 et 16 ans.

    C’est donc aussi de la jeunesse et de la conscience politique contemporaines que ce film se veut le témoin attentif." (présentation issue du site internet  film documentaire).

    Ce documentaire de 86 minutes mêle des images actuelles filmées par Sara mais également des images d'archives filmées par Kaveh, son père. Il regorge d'entretiens avec sa mère et surtout avec son père qui semble le plus bavard des deux. Il et elle raconte leur engagement militant et  politique (communiste) en Iran, leur rencontre, leur mariage, les persécutions puis arrestations vécues, la révolution, la guerre entre l'Iran et l'Irak, leur exil. Fariba et Kaveh se sont battu-e-s pour un Mes souliers rouges - documentaire de Sara Rastegar (2013)monde meilleur, pour renverser une autocratie avec l'espoir de laisser place à une démocratie, une vraie démocratie, juste en rêve car la réalité est tout autre. Il et elle ont vu des ami-e-s mourir pour leurs idées, ils sont conscients qu'ils auraient pu aussi tomber et ne jamais se relever. C'est à Nantes que le couple s'est reconstruit, dans leur jolie maison avec jardin dans lequel toute la famille aime se retrouver. Deux autres filles sont nées en France et n'ont donc pas vécu l'exil. Malgré tous les terribles événements, la famille est toujours restée soudée. Fariba a toujours de forts liens avec ses deux soeurs que l'on voit dans le film et son frère. Toute-s les quatre ont vécu l'exil, séparé-e-s à une période par des milliers de kilomètres les un-e-s des autres mais toujours proches dans leur coeur et leur esprit. Les images actuelles sont essentiellement tournées dans la maison et le jardin, lieu où Kaveh aime tant se retrouver. Entre entretiens (de Kaveh et Fariba), échanges spontanés, musique (les trois soeurs jouent d'un ou plusieurs instruments), images d'archives (Sara bébé avec sa mère, par exemple), "Mes souliers rouges" est un témoignage authentique et malgré tout politique puisque le file conducteur du film est l'engagement révolutionnaire, la répression subie par le peuple iranien, l'exil, le tout raconté dans un contexte personnel et familial.

    La réalisation est minimaliste, même le générique de début et de fin, lesMes souliers rouges - documentaire de Sara Rastegar (2013) images brutes. La qualité du film vient du récit personnel, historique et politique, du vécu, des échanges entre les protagonistes. Sara Rastegar a réussi à faire vivre et revivre des moments qui nous permettent d'apprendre, de comprendre un passé vécu par tant d'iranien-ne-s. 

    L'historien, critique de cinéma, programmateur des samedis du cinéma iran au cinéma Le nouvel Odéon à Paris, Bamchade Pourvali, a animé l'après projection en proposant, grâce aux questions posées par le public, un historique de la situation en Iran à partir de la seconde partie du 20ème siècle et du cinéma iranien qui, malgré la censure, a réussi à produire de nombreux films de qualité. Soirée découverte riche en information et en émotion.

    Mes souliers rouges - documentaire de Sara Rastegar (2013)


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