Le film est sorti en salle le 30 juillet 2014 et il est malheureusement resté peu de temps à l'affiche. A l'époque, j'avais regretté de ne pas m'être rendue au cinéma à temps. Le film est sorti en DVD il y a quelques semaines. Lors d'une soirée chez des ami-e-s, quel ne fut pas ma joie lorsqu'on me proposera de regarder "Mister Babadook" ! "Ah oui, avec plaisir !". 

Amelia est veuve depuis la mort de son mari dans un accident de voiture. Le jour-même de son décès, Amelia  a accouché de Samuel qui a maintenant 7 ans. Amelia, mal dans sa peau, ne s'est pas remise de la mort de son mari. Elle travaille dans un hôpital, dans le service de malades atteints d’Alzheimer. Son univers est centré sur son travail, Samuel et sa sœur avec laquelle elle se frictionne de plus en plus. Samuel souffre de l'absence de son père et de la déprime de sa mère. Il est hyperactif, perturbé et est mal perçu par les professeurs de son école et par sa tante qui a une fille de son âge. Un jour, Samuel trouve un livre de conte dans la bibliothèque. Le soir, Amelia commence à le lire à Samuel. Ce dernier fait des cauchemars du Mister Babadook de l'histoire, un monstre méchant. Samuel devient de plus en plus angoissé par Mister Babadook et ses cauchemars deviennent réalité. Peu de temps après, Mister Babadook semble être entré dans le corps d'Amelia. Elle devient de plus en plus agressif avec son fils jusqu'au point de vouloir le tuer.

C'est le premier long métrage de l'Australienne Jennifer Kent. Il est rare que des femmes réalisent des films d'horreur et c'est dommage. Même si "Mister Babadook" n'est pas un film d'anthologie, il dégage des idées intéressantes et il vaut le coup d'être regardé. Jennifer Kent joue sur l’ambiguïté, entre possession et folie. Est-ce qu'Amelia sombre dans la folie, ce qui le rapprocherait d'un drame ou thriller psychologique ou avons-nous affaire à du fantastique ? Ce n'est pas à proprement parlé d'un film qui fait très peur mais toute la trame tournant autour du personnage ambigu d'Amelia est troublant et oppressant.  Car la folie (ou pas d'ailleurs) fait davantage peur que les monstres, n'est-ce pas ?

La relation entre Samuel et Amelia est au cœur du mystère. Amelia aime son fils mais elle semble inconsciemment le rejeter et supporte de moins en moins son hyperactivité. Amelia n'arrive plus à dormir, elle est au bout du rouleau. On sent une forte présence psychologique entre les deux mais aussi la difficulté de percevoir la réalité. Certaines scènes comme au commissariat montre une facette absurde - très décalée - qui amène les spectateurs et spectatrices avec davantage de points d'interrogation. Mais où veut en venir Jennifer Kent ? Le saurons-nous à la fin du film ?

Essie Davis (Amelia) et Noah Wiseman (Samuel) dans des rôles difficiles arrivent l'un-e et l'autre à se transcender pour jouer des personnages très perturbés et ce de façon réussie.

Il manque tout de même une approche plus carré, moins brouillon pour que ce "Mister Babadook" soit un film à voir absolument mais je vous conseille tout de même d'aller le voir. :-)

Avec Essie Davis, Noah Wiseman, Daniel Henshall, Hayley McElhinney, Barbara West, Ben Winspear, Cathy Adamek...

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