• May - un film de Lucky McKee (2002)

    May - un film de Lucky McKee (2002)"May" était à l'affiche du "Bloody movies", week-end du cinéma d'horreur proposé par la médiathèque de Villejuif en avril dernier. Je n'avais pas pu m'y rendre le premier jour ce qui m'avait obligé à louper ce film. Depuis je me suis rattrapée en empruntant le DVD à la médiathèque mais en le regardant malheureusement derrière un écran de télévision.

    May (Angela Bettis) travaille dans une clinique vétérinaire et adore fabriquer des vêtements. Elle est réservée, timide, introvertie et très complexée par un strabisme qu'elle essaie tant bien que mal à dissimuler. Elle a comme pour seule amie une poupée sous verre qui lui sert de confidente et qui lui a été offerte par sa mère lorsqu'elle était enfant. 

    Lorsqu'elle fait la connaissance d'Adam (Jeremy Sisto), un mécanicien aux belles mains, fan de cinéma d'horreur et de gore elle se sent heureuse et pense certainement que le bonheur va commencer pour elle. Adam est d'abord séduit par son côté étrange mais commence àMay - un film de Lucky McKee (2002) prendre peur par son comportement et préfère rompre. Polly (Anna Faris), sa collègue de travail l'a séduit mais sa frivolité mettra les nerfs de May à rudes épreuves. May se sent rejetées par tout le monde et elle est désormais encore plus seule qu'avant.

    May devient bénévole dans un centre pour enfants mal voyants. Elle doit se dire qu'au moins ces enfants ne verront pas son strabisme, qu'elle pourra se faire aimer d'eux. Le contact se passe bien et elle se sent suffisamment en confiance pour leur présenter sa meilleur amie, sa poupée. Malheureusement la poupée tombe et le verre se casse. Les enfants à quatre pattes essaient de l'attraper mais se blessent avec les morceaux de verre brisés et chacun-e prenant la poupée dans tous les sens, la casse intégralement. May perd sa meilleure amie, ajouté par ses deux échecs sentimentaux, l'horreur apparaît dans sa tête : elle ne supporte plus la solitude et va pèter un câble.

    May - un film de Lucky McKee (2002)

    Sa mère lui avait offert la poupée en lui disant que si elle n'arrivait pas à avoir d'ami-e, il fallait qu'elle en fabrique un-e. Ses mots ont résonné encore et encore dans sa tête jusqu'à la conclusion finale qu'elle devait écouter sa mère et mettre en pratique sa remarque. Chez  Adam, elle trouvait ses mains parfaites, chez Polly, c'est son coup qui l'attirait le plus. Elle va se mettre en tête de créer un-e ami-e parfait-e. A partir de ce moment-là, May n'aura plus qu'un seul objectif : "Tout ce que je veux, c'est que quelqu'un me regarde" (et m'aime). La boucherie va commencer !

    May - un film de Lucky McKee (2002)Nous avons affaire à la fabrication d'un Frankenstein des temps modernes, avec des morceaux de corps découpés, cousus, pour fabriquer, d'après May, une personne parfaite qui l'aimera. May n'hésitera pas à tuer avec une violence innouie pour accomplir sa mission. Le sang gicle, la terreur des victimes, l'indifférence de la meurtrière née d'une énorme frustration de solitude depuis tant d'année, deviennent la vie de May.

    Elle perd toute notion d'empathie. Ce qu'elle veut et ce qu'elle n'a jamais eu, c'est de l'amour et fera tout pour l'obtenir, quitte à violenter et tuer. Plus personne ne se mettra sur son passage, la nouvelle May sait ce qu'elle veut et l'obtiendra !

    Derrière ce film d'horreur (à ce propos l'horreur apparaîtra bien tardivement dans le film) se cache un drame social, une misère affective, une société qui n'accepte pas les différences, avec une complaisance pour une norme bien établie, bien rangée dans telle ou telle case. May se perd dans des problèmes psychologiques qui remontent à l'enfance et qui à l'âge adulte ne sait plus comment les gérer. Sa souffrance est telle qu'elle commet le pire, l'ignoble.

    Lucky McKee a mis en place une équipe d'acteurs et d'actrices qui jouentMay - un film de Lucky McKee (2002) superbement bien. Mention spéciale à Angela Bettis (May) qui malgré son rôle difficile nous embarque dans une superbe interprétation, entre timidité, dépression, maladresse, joie, folie... A noter quelque temps morts par-ci, par-là mais rien d'inquiétant. On est captivé du début à la fin.

    Un film qui fait froid dans le dos et qui au-delà des pulsions morbides de May, met en évidence qu'une société qui n'acceptent pas les différences est une société malade.

    Bande annonce :

    Interview de Lucky McKee à propos de son film :


    Tags Tags : , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :