• Sortie en salles le 10 février 2016

    El clan - un film de Pedro Trapero (2015)En Argentine, de 1982 à 1985, le clan Puccio enlève et séquestre dans la maison familiale des personnes riches afin de faire payer une rançon à leur famille. A leur tête, Arquimedes, le patriarche, père de 5 enfants. Il a travaillé aux renseignements lors de la dictature et a encore du soutien de la part de hauts gradés de la junte militaire. Cela lui permet d'agir sans être inquiété par la police. Alejandro, son fils aîné, est populaire dans un club de rugby de Buenos Aires et dans l'équipe nationale. Il est vaguement au courant des activités de son père. Il va peu à peu l'aider dans les enlèvements malgré des remords Il essaiera de s'échapper de l'emprise de son père mais l'appât de l'argent et la pression de son père le reconduira vers lui.

    Le film est tiré d'un fait divers vrais qui a fait la une en Argentine dans les années 80. Le film s'attarde sur le parcours d'Alejandro, sa relation tendue avec son père, ses hésitations et surtout son incapacité à se détacher de son père. C'est à une époque où l'Argentine est plongée dans la dictature (1976 - 1983). Les meurtres, les règlements de compte sont monnaie courante. Le clan agit comme bon lui semble, pas pour une question politique mais pour de l'argent, comme la mafia. La famille connait (hormis la plus petite fille) les agissements du père. Sa femme le soutien. Mais personne n'en parle, c'est un sujet tabou. Comme si ne pas en parler en ferait un crime moins honteux. Le crime de tuer les personnes après les avoir enlevées, séquestrées et avoir empoché la rançon. Arquimedes agit sans remords, comme un contrat de travail qu'il effectue.  Alejandro est champion de rugby, il a son propre commerce de magasin de sport, il va bientôt se marier et pourtant, son père le hante jour et nuit. Il lui est impossible de dire non de façon définitive. Arquimedes mène à la baguette la famille et tient une pression psychologique sur Alejandro. Ce dernier veut que tout s'arrête mais il continue et profite des crimes (argent).

    El clan - un film de Pedro Trapero (2015)

    Pour reconstituer le film, le réalisateur Pedro Trapero s'est servi des informations qui ont été données au procès. Il a fait toute une recherche en rencontrant des voisins, des amis de la famille. Il avait besoin de s'imprégner de leur vie, de mieux les connaître.

    Le film est bien mené, l'intrigue est intéressante.  Les acteurs et les actrices sont plutôt convaincants. Pas de temps mort, on ne s'ennuie pas mais ce n'est pas non plus un film d'action. La photographie est assez banale, rien à dire en particulier. Le plus intéressant sont les personnages, le déroulement. Beaucoup de musique, des morceaux connus surtout. J'aurais préféré une bande originale inédite, enregistrée pour ce film. La dernière scène est très marquante avec en sus la musique en fond sonore qui vous martèle l'esprit. J'ai eu besoin du générique de fin pour me remettre de mes émotions.

    "El clan" se laisse facilement regarder, pas de chef d'oeuvre ici mais un film qui tient la route et se regarde avec plaisir. 

    Avec Peter Lanzani, Guillermo Francella, Lili Popovich, Giselle Motta, Franco Masini, Gastón Cocchiarale, Antonia Bengoechea, Stefanía Koessl...

    El clan - un film de Pedro Trapero (2015)

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  • Sortie en salle le 10 février 2016

    Les innocentes - un film d'Anne Fontaine (2016)"Mathilde Beaulieu, une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement, est appelée au secours par une religieuse polonaise.

    D'abord réticente, Mathilde accepte de la suivre dans son couvent où trente Bénédictines vivent coupées du monde. Elle découvre que plusieurs d’entre elles, tombées enceintes dans des circonstances dramatiques, sont sur le point d’accoucher.

    Peu à peu, se nouent entre Mathilde, athée et rationaliste, et les religieuses, attachées aux règles de leur vocation, des relations complexes que le danger va aiguiser...

    C’est pourtant ensemble qu’elles retrouveront le chemin de la vie."

    Ce film est tiré d'une histoire vraie, d'un carnet de bord rédigé par Madeleine Pauliac, la Mathilde Beaulieu du film. Elle est née en 1912 et décède le 13 février 1946, soit très peu de temps après la fin des événements qui ont conduit à la réalisation du film. Quelques lignes sur Madeleine Pauliac figure dans le générique de fin, en petit. Dommage car la moitié des gens ne regardent pas les génériques. Un documentaire sur sa vie est en préparation. Dans le film, les parents de Mathilde Beaulieu sont ouvriers, communistes et elle n'a pas encore fini ses années de médecine car elle s'est rapidement engagée dans la Croix Rouge Française. Madeleine Pauliac a été résistante pendant la seconde guerre mondiale, ce qui montrait déjà son engagement.

    Les innocentes - un film d'Anne Fontaine (2016)

    En Pologne, elle assiste Samuel, un chirurgien juif qui a perdu ses parents dans les camps de concentration. Après avoir eu l'invasion allemande, la Pologne est sous contrôle Soviétique. Lorsqu'une religieuse tape à la porte de la Croix Rouge Française pour demander de l'aide, Mathilde refuse, le camp de la Croix Rouge étant destiné à une seule mission : soigner les rescapés français avant leur rapatriement. De sa propre responsabilité, elle suit la religieuse jusqu'au convent qui se situe en pleine forêt, loin de tout. Elle apprendra que des soldats soviétiques ont fait irruption 8 mois plus tôt dans le couvent et ont violé les femmes. 7 d'entre elles sont enceintes et sont sur le point d'accoucher. Chaque nuit, Mathilde se rendra à vélo ou en véhicule, en cachette, dans le couvent pour prodiguer des soins, voir l'état de santé des femmes et être présente lors des accouchements (au moins une césarienne a été nécessaire). A leur contact, elle arrivera à se faire accepter, ce qui lui permettra de mieux les cerner et sans jugement.

    En regardant le film, on pense à toutes les guerres horribles qui sont perpétuées. Une multitude de mort-e-s, d'innombrables violes commis au nom de la guerre, de la violence omniprésente, des familles brisées, des villes détruites. Et tout ça pourquoi ? Le viole est une arme (de guerre) pour torturer, humilier les femmes simplement parce qu'elles sont femmes et qu'elle doivent en subir les conséquences dans un monde où le patriarcat domine. On s'imagine l'état d'esprit d'un groupe de militaires entrant dans un couvent pour faire subir aux religieuses un tel supplice car voyez-vous, en période de guerre, tout est permis, tout se justifie, même le pire. Après ce petit aparté contre les guerres, la violence et anti-militariste, revenons au film. 

    Les innocentes - un film d'Anne Fontaine (2016)

    La plupart des scènes sont jouées  dans le couvent et dans la forêt. Une forêt enneigée (hiver oblige) qui rend des images splendides et qui s'accordent très bien avec la tenue des religieuses : blanc (neige) et bleu foncé (proche du noir, des arbres). Par quelques fois, j'ai pensé pour la photographie à "Ilda" de Paweł Pawlikowski tourné en noir et blanc en Pologne mais la comparaison s'arrête là. J'ai apprécié la justesse des plans, notamment sur les actrices, pour décrypter leurs émotions. Les images, les plans sont pour moi une totale réussite. L'histoire est inoubliable, universelle. Impossible d'y être indifférente. Je découvre pour la première fois à l'écran Lou de Laâge dans le rôle principal qui est super convaincante. Quelques scènes m'ont semblé un peu au ralenti et la relation sentimentale entre Mathilde et Samuel était dispensable. Ce qui n'empêche pas que j'ai passé un bon moment en regardant "Les innocentes", un film vraiment réussi.

    Avec Lou de Laâge, Vincent Macaigne, Agata Buzek, Agata Kulesza, Joanna Kulig, Eliza Rycembel, Anna Próchniak, Katarzyna Dabrowska, Helena Sujecka, etc.

    Les innocentes - un film d'Anne Fontaine (2016) 

    La vrai (à gauche) et l'actrice (à droite, Lou de Laâge)

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  • Sortie en salle le 10 février 2016

    Free love - un film de Peter Sollett (2016)"Années 2000. Laurel, est une brillante inspecteur du New Jersey. Sa vie bascule le jour où elle rencontre la jeune Stacie. Leur nouvelle vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Laurel a un dernier souhait : elle veut que sa pension revienne à la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont se battre jusqu’au bout pour faire triompher leurs droits."

    Le film réalisé par Peter Sollett est tiré d'une histoire vraie, celle de Laurel Hestel et Stacy Andree au début des années 2000 dans le New Jersey, aux Etats-Unis. Les deux protagonistes se rencontrent lors d'un match de volley-ball, chacune jouant dans une équipe différente. La première partie du film se concentre sur leur rencontre, leur relation, leur histoire d'amour, le travail de Laurel (policière). La deuxième et dernière partie est sur la découverte de la maladie de Laurel, un cancer des poumons bien avancé, les séances de chimio, les séjours à l'hôpital.  Mais également une lutte pour que Stacy puisse obtenir la pension de Laurel lorsque cette dernière ne sera plus de ce monde afin qu'elle puisse payer les traites de leur maison achetée ensemble quelque temps plus tôt. Derrière ce combat personnel, dirons-nous, Steven Goldstein, un militant influent pour les droits des LGBT (Lesbienne, Gay, Bi et Trans) va faire de cette affaire un combat pour le mariage des homosexuel-le-s et pour l'égalité des droits.

    Free love - un film de Peter Sollett (2016)

    Laurel est flic depuis 23 ans et est considérée comme l'une de meilleurs du secteur. Malgré tout, elle perçoit toujours du sexisme de la part de ses collègues, de sa hiérarchie. Elle se sent obligée de cacher son homosexualité, comme le fait également l'un de ses collègues de peur des moqueries et des représailles. Malgré tout, elle fait son coming out à son co-équipier peu de temps avant la découverte de son cancer. Ce dernier l'aidera durant toute l'épreuve de sa maladie et dans son combat, pour que Stacy obtienne la pension de Laurel (ce que tout couple marié obtient après la mort du conjoint travaillant dans la police. Les couples gays n'ont pas le droit de se marier). A plusieurs reprises Laurel Hestel parlera d'égalité, comme un let-motiv. Ceux qui au début n'osaient pas se prononcer (collègues de Laurel, politiciens), prendront position pour aider Laurel à gagner son combat et celui de tou-te-s les LGBT. 

    Après les récentes sorties des films à succès "Carol" de Todd Haynes et "The danish girl" de Tom Hooper, des films ayant pour rôle principaux des LGBT et  traités de façon "positive", "Free love" arrive avec un aspect plus politisé puisqu'il intègre une lutte, un combat qui a permis des avancés significatives aux Etats-Unis. 50 ans après la trame de "Carol" (1952, le film est une adaptation du second roman - que je vous recommande - de Patricia Highsmith intitulé à la base "Les eaux dérobée" et renommé "Carol" à la sortie du film), la condition des femmes aux Etats-Unis a heureusement  évolué même si le sexisme persiste encore et encore.  A la différence des hommes homosexuels, les lesbiennes subissent en plus des discriminations homophobes, le sexisme. Il en  est d'ailleurs question dans le film. Le co-équipier de Laurel ne se rend d'ailleurs même pas compte lorsqu'il se moque d'elle en lui disant qu'elle fait partie des minorités. C'est pourtant vrai. Stacy est mécanicienne. Avant son entretien d'embauche dans un nouveau garage automobile, elle ressent tous les à priori que les hommes peuvent avoir vis à vis des femmes lorsqu'il est question de mécanique. Elle sera finalement embauchée et bien intégrée dans l'équipe.

    Free love - un film de Peter Sollett (2016)

    Peter Sollett a réussi à faire un film poignant, touchant et émotionnellement très fort. Les deux actrices principales Ellen Page (Tracy Andree) et Julianne Moore (Laurel Hestel) sont au top de leur forme dans des rôles bien difficiles et en jouant au mieux la personnalité des vraies protagonistes. Steve Carell dans son rôle de juif militant gay charismatique est très convainquant. Le co-équiper de Laurel, Michael Shannon, l'hétéro blanc et privilégié, apporte une touche d'espoir : avoir des privilèges et remettre un tant soit peu ses privilèges en question. On peut regretter le côté très "norme" de Tracy et Laurel dont seuls le travail, leur maison et leur chien comptent. Est-ce leur réalité ? Ou celle du réalisateur/scénariste ? Le film n'a pas pour objectif de refaire le monde alors je m'arrête sur ces quelques considérations. :-). Une belle histoire d'amour mêlée à la maladie et une lutte pour l'obtention de droits. Chapeau ! Au début du générique de fin, on voit quelques photos des deux "vraies" Tracy et Laurel comme pour nous rappeler que "Free love" est une histoire vraie et c'est d'autant plus touchant après avoir vu le film.

    Avec Ellen Page, Julianne Moore, Michael Shannon, Steve Carell, Luke Grimes, Josh Charles, Skipp Sudduth, etc.

    Free love - un film de Peter Sollett (2016)

    Bande annonce :

    Interview d'Ellen Page à propos du film et de son rôle :



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  • Sortie en salle le 8 septembre 2015

    Red Rose - un film de Sepideh Farsi (2014)"Téhéran, juin 2009, au lendemain de l'élection présidentielle usurpée. Le tumulte d'une ville qui tangue sous la "Vague verte" de contestation. Un appartement comme lieu de refuge. 

    Un homme et une femme de deux générations différentes. Un téléphone portable et un ordinateur pour relayer les nouvelles de la révolte.

    Une histoire d'amour qui bouleversera le cours de deux existences."

    Durant les manifestations de protestation suite à la réélection truquée de Mahmoud Ahmadinejad et face à la police ultra répressive, un petit groupe de jeune manifestant-e-s se réfugie dans un immeuble. Ali, la cinquantaine, leur ouvre la porte de son appartement. Le groupe reste jusqu'à ce que les policiers repartent de l'immeuble. Quelques instants plus tard, Sara, une des manifestantes, sonne à l'interphone d'Ali prétextant d'avoir oublié son téléphone portable chez lui. De là, va naître entre les deux personnages une histoire d'amour, au début portée par des intérêts puis des liens forts vont se créer. Sara filme les manifestations et télécharge les films sur internet afin de les tweeter. Un moyen pour elle de faire perdurer les contestations et de s'engager dans un mouvement émancipateur malgré les risques de représailles. Elle utilise l'ordinateur et la connexion internet d'Ali. Sara milite dans la rue et croit qu'il est possible de changer les choses, d'amener l'Iran vers une démocratie tandis qu'Ali, lui qui a milité durant la révolution de 1979, ne veut pas s'engager à nouveau : il l ne croit plus aux changements. Entre les deux, une génération les sépare, la fougue et l'espoir de la jeunesse d'un côté et le lot de désillusions de l'autre côté. Dans l'attitude d'Ali, on sent un homme résigné qui vit reclus. Il doit partir vivre à l'étranger rejoindre (on imagine) sa femme mais il a dû mal à prendre des initiatives. Il ne sort pas de chez lui, se faisant livrer tout le nécessaire du quotidien par un coursier. Sara est le contraire, pleine de fougue, d'espoir, d'envie mais on imagine qu'Ali a pu être pareil dans sa jeunesse et que des événements tragiques l'ont amené à ne plus croire en grand chose.

    Red Rose - un film de Sepideh Farsi (2014)

    Toute la durée du film se passe dans un huit clôt, dans l'appartement d'Ali. Les manifestations ne sont que suggérées en fond sonore et avec quelques images d'archives. Le film nous en dit long sur le peu de liberté qu'ont les iranien-en, sur la répression, sur la condition des femmes. "Red rose" a été tourné en Grèce car il aurait été impossible pour Sepideh Farsi qui réalise son cinquième long-métrage, d'obtenir la permission de réaliser un film qui traite, entre autres, de répression en Iran.

    Les sujets abordés ne pouvaient me laisser indifférente et j'attendais beaucoup de "Red rose". Je suis ressortie de la projection un peu déçue ayant eu du mal à apprécier les deux personnages principaux. D'un côté trop froid, trop perdu et de l'autre trop opportuniste, trop irréfléchi. Hormis la fin déroutante mais finalement pas si étonnante, il manquait le quelque chose pour faire jouer mes émotions, dommage. Malgré tout, rien que l'évocation de la révolution iranienne de 1979, le mouvement de protestation de 2009, le personnage de Sara qui se "bat" pour une société plus juste font que ce film mérite d'être vu. Un film ne changera pas la face du monde mais il peut faire semer des graines. Le cinéma iranien a la chance d'avoir de nombreux et nombreuses cinéastes qui se servent de leur art pour donner matière à réflexion dans leurs films malgré la censure et les risques de répression. Je sais, je me répète !

    Avec Mina Kavani, Vassilis Koukalani, Shabnam Tolouei, Babak Farahani, Javad Djavahery, Rezvan Zandieh, Shirin Maanian...

    Red Rose - un film de Sepideh Farsi (2014)

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  • Sortie en salle le 18 novembre 2015

    Les suffragettes - un film de Sarah Gavron (2015)En 1912, dans les quartiers pauvres de Londres, Maud Watts et son mari Sonny travaille dans une usine dans laquelle les conditions de travail et la pénibilité sont de rigueur. Par le biais de Violet Miller, une nouvelle collègue, Maud commence à prendre conscience des discriminations faites aux femmes et notamment le fait que les femmes ne puissent pas voter. Elle rencontre avec Violet un groupe de femmes qui luttent pour l’égalité entre les femmes et les hommes avec une campagne ciblée sur le droit de vote, on les appelait les suffragettes. On apprend que Maud est orpheline depuis l’âge de 4 ans. Elle travaille à 7 ans à mi-temps et à 12 ans à plein temps et 12 ans plus tard, elle se retrouve mêlée à des problèmes de justice liées à son engagement en faveur des droits des femmes. Le parlement refuse le droit de vote aux femmes, s’en suit des arrestations pour seulement quelques “honte à vous” “hypocrites” criés. Ainsi le gouvernement pense pouvoir faire taire et décourager les suffragettes en mettant un groupe en prison pendant une semaine. La relation entre Maud et Sonny commence à se détériorer. Sonny n’accepte pas queLes suffragettes - un film de Sarah Gavron (2015) Maud milite et remette en question les valeurs établies. Il craint d’autant plus les ragots des voisin-e-s qui voient d’un mauvais œil les actions des suffragettes. Après un deuxième séjour en prison, il rejette sa femme en lui interdisant l’accès à la maison et lui interdit de voir leur petit garçon. Le sort s’acharnant à nouveau, Maud est renvoyée de son travail.  Elle trouve refuge dans une église et mange grâce à la nourriture donnée par des militantes féministes. Elle se consacre à 100 % au militantisme, ayant espoir que la loi change. Elle arrive à rencontrer son fils de temps en temps en cachette. Les rassemblements pacifistes ne donnant aucun résultat, certaines suffragettes mettent des petites bombes dans des boites aux lettres afin de faire des dégâts économiques. Du coup, l’Etat en profite pour criminaliser les suffragettes grâce à l’aide des médias qu’il contrôle entièrement.

    Les suffragettes - un film de Sarah Gavron (2015)

    J’étais impatiente de voir le film tant le sujet ne me laissait pas indifférente. Il faut dire que tous les thèmes tournant autour de l’émancipation, de l’égalité, de la liberté ne me laisse pas non plus indifférente. Je suis allée au cinéma avec appréhension. Comment le film allait-il être traité ? Comment ces femmes qui se sont battues jusqu’au bout (droit de vote obtenu en 1918 contre 1944 en France) allaient être représentées ?  La peur de la déception s’est peu à peu transformée en une véritable satisfaction tant le film est intéressant, bien joué et donne un véritable leitmotiv : ne jamais renoncer. Dans le personnage de Maud, on y voit une prise de conscience. Elle n’avait jamais auparavant remarqué toutes les inégalités entre les hommes et les femmes : aucun droit de vote, inégalité salariale systématique, les enfants “appartiennent” au père, etc. Les suffragettes - un film de Sarah Gavron (2015)Tout est toujours à l’avantage des hommes qui veulent, pour la plupart, garder leurs privilèges... et un siècle plus tard, malgré de grandes avancés et une égalité dans les lois (pas dans tous les pays, certes), des différences de traitements sont toujours faits...  Même si c’est plus mis en retrait, on voit également la classe des pauvres qui triment pour gagner un maigre salaire dans des conditions déplorables, la justice était toujours du côté des bourgeois, des riches qui exploitent les pauvres.
     
    “Les suffragettes” est fort en émotion, à rebondissement même si c’est assez attendu. Il se rapproche à des films anglais comme “Pride” ou “We want sex equality”, mettant en avant une lutte, un combat et avec des personnages forts.

    Les suffragettes - un film de Sarah Gavron (2015)

    Avec Carey Mulligan, Helena Bonham Carter, Brendan Gleeson, Meryl Streep, Ben Whishaw, Romola Garai, Anne-Marie Duff, Samuel West, Natalie Press, Geoff Bell, Amanda Lawrence,  Lorraine Stanley , etc.

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