• Maurice - film de James Ivory (1997)"Après le succès mondial de "Chambre avec vue", James Ivory, le plus britannique des réalisateurs américains, adapte à nouveau un roman d'Edward Morgan Foster (1879 - 1970) "Maurice". L'histoire d'amour entre deux hommes, mise à l'épreuve du puritanisme de l'Angleterre Edwardienne.

    Maurice (James Wilby) et Clive (Hugh Grant) s'aiment d'un amour chaste mais passionné. pourtant, après l'arrestation pour outrage aux moeurs de leur ami Risley (Mark Tandy), ouvertement homosexuel, Clive craint d'être compromis dans la bonne société londonienne. Il renonce alors à son amour interdit, et épouse Anne..."

    Telle est la présentation du film figurant au dos de la jaquette du DVD. En 1909, Maurice, bourgeois conformiste est étudiant à l'université lorsqu'il fait la connaissance de l'aristocrate Clive. Leur amour cachés va être à l'épreuve lorsque leur ami, Risley, est condamné par la justice pour son homosexualité. Clive préfère renoncer à Maurice de peur d'être à son tour arrêté et de compromettre sa carrière d'avocat. Il se marie rapidement avec Anne et s'installent tous les deux dans leur propriété de Penderleigh. Maurice sera régulièrement invité par le couple dans leur demeure. C'est dans ce lieu qu'il y fera la connaissance d'Alec Scudder (Rupert Graves), un jeune garde-chasse et ils tomberont amoureux l'un de l'autre.

    Maurice - film de James Ivory (1997)

    Ce film est très beau, tant dans le jeu des acteurs, que dans les images, la musique, l'histoire en elle-même. On y parle d'amour, d'une homophobie criante et répressive (sanctionnée par de la prison et des coups de fouets) dans l'Angleterre du début du 20ème siècle, d'une bourgeoisie puante. Maurice défie les classes sociales en tombant amoureux d'un homme qui n'est pas de son milieu.

    Un film à voir.

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  • Au-delà des collines - film de Cristian Mungiu (2012)Alina quitte l'Allemagne, pays dans lequel elle a travaillé pendant quelque temps comme serveuse pour revenir dans son pays d'origine, la Roumanie, afin de retrouver Voichita son amie depuis toujours qui est nonne dans un monastère. Toutes les deux ont vécu dans un orphelinat, proche du monastère. Leur chemin s'est séparé lorsqu'Alina est partie travailler en Allemagne. Voichita s'est consacré à Dieu dans ce monastère orthodoxe dirigé par un prête qui malgré des intentions généreuses bourre le crane aux nonnes et prend toutes les décisions. Leur vie monotone et répétitive est vouée à Dieu et à lui seul. Alina et Voichita ont pour projet de partir en Allemagne pour y travailler mais rien ne se passe comme prévu. Alina est accueillie dans le monastère mais elle s'y sent mal, très mal par la triste vie menée par ces serviteurs de Dieu. Et surtout, elle se sent éloignée de Voichita qui ne l'aime pas comme elle l'aimerait. En effet, à ces yeux et dans son coeur, seul Dieu compte. Alina qui n'est déjà pas très bien dans sa tête avant d'arriver au monastère va avoir du mal à contrôler son mal-être. Elle aura une première crise de nerf qui va l'amener dans l'hôpital le plus proche. De là, une piqûre lui sera administrée puis un traitement donné pour calmer ses nerfs. Faute de place, on la renverra au monastère car "plus calme" et "avec des prières", ça fera l'affaire... D'événement en événement une nouvelle crise d'angoisse se profilera. Le prête décide de lui faire un exorcice pour faire sortir le mal(in) en elle. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler la fin du film.

    Ce film est tiré d'un roman de Titiana Niculescu Bran qui est à l'origine une histoire vraie qui s'est déroulée en 2005 et qui a fait grand bruit en Roumanie.

    L'atmosphère de toute la durée du film (2h30 !) est lourde, froide. Aucun moment n'est drôle, tout est mis en oeuvre pour garder en tête que rien n'est une partie de plaisir, comme une dépression qui n'en finit plus. Si vous broyez du noir : évitez de le regarder, il ne vous aidera pas à vous sentir mieux.

    Certaines longues scènes auraient pu être abrégées. Cela metAu-delà des collines - film de Cristian Mungiu (2012) certes l'accent sur la répétition, sur l'ennui mais quand c'est trop, c'est trop sinon l'ennui, le nôtre, s'installe. Les plans filmés sont parfois bizarres, cadrages volontairement hors cadres, pourquoi ? Ce sont ces deux points que je reproche le plus à ce film. En dehors de ça, Cristian Mungiu arrive formidablement a créé une ambiance particulière dès le début d'"Au-delà des collines" et l'histoire ne laisse pas indifférente, ni les deux actrices principales qui jouent terriblement bien alors que c'est leur premier rôle au cinéma (voir l'interview en vidéo en fin d'article).  

    On sent de forts liens entre l'orphelinat et le monastère mais aussi entre l'hôpital et le monastère. Est-ce qu'après la fin de la dictature de Ceaucescu en  1989, la religion est devenue dans le pays une nouvelle dictature ? Ou est-ce que simplement le réalisateur souhaite faire un parallèle ?

    Par moment, j'aurais eu envie de secouer Voichita, prisonnière volontaire de ce monastère qui  ne sait plus penser par elle-même, beau parallèle justement avec la dictature. Alina, malheureuse, impulsive mais est tellement plus vraie, plus libre, révoltée par ce qui l'entoure.

    Au-delà des collines - film de Cristian Mungiu (2012)

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    Interview de Cristina Flutur (Alina) et Cosmina Stratan (Voichita) :




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